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Cérémonie du 11 novembre 2018 : Discours

Discours de Monsieur Alain Gillain, Président de la Fabrique d'église de Gochenée

 

Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les échevins et les conseillers communaux,

Mesdames et Messieurs des corps constitués et des associations patriotiques,

vous tous en vos grades, titres, et qualités

 

Merci de nous faire l’honneur de votre présence en ce 11 novembre 2018, dans cette église Saint Géry pour célébrer le Te Deum et fêter la fin de la Première Guerre mondiale.

Permettez-moi, exceptionnellement, en ce 11 novembre, très particulier, puisque c’est celui du centenaire de vous entretenir quelques instants de ce qui nous rassemble aujourd’hui, le devoir de mémoire, cultivons notre passé pour construire notre avenir. Ces quelques minutes de votre attention, ces quelques mots ne sont pas là pour remplacer le discours officiel de notre bourgmestre mais pour l’accompagner et en faire l’écho.

À 5 heures 15 ce matin, il y a tout juste 100 ans, l’armistice était signé dans le wagon spécial du général Foch, au carrefour de Rethondes, au milieu de la forêt de Compiègne.

Ce jour est appelé le « jour du souvenir. Se souvenir que 19 millions personnes ont payé de leur vie ce conflit armé, se souvenir que 6.5 millions ont été blessés et invalides, marqués à tout jamais dans leur chair, beaucoup ne pourront plus jamais reprendre une activité professionnelle normale.

Pour vivre cet événement avec passion et lui donnait la grandeur qu’il mérite, j’ai voyagé dans le passé pour rencontrer et suivre pas à pas Augustin ce poilu de 40 ans qui a donné sa vie pour notre liberté »

À 10 heures 50, le 11 novembre 1918, Augustin porteur d’un dernier message pour son capitaine, est tué d’une balle dans la tête, le message dépasse un peu de sa main fermée, On peut lire : « arrêt des combats et déposer les armes à 11 heures » Il perd la vie à 10 minutes de la fin du conflit après avoir combattu et resté vivant toute la guerre, quelle déveine n'est-ce pas… Augustin Trébuchon, est titulaire de la Croix de guerre.

Mais comment m’y prendre pour trouver une porte d’entrée qui me plongera aux enfers de la guerre et me fera comprendre le destin d’Augustin. Le documentaire français réalisé par Isabelle Clarke et Daniel Costelle « Apocalypse Verdun » est le déclic et le fil conducteur. La merveilleuse narration de Mathieu Kassovitz est époustouflante et donne le ton, il évoque le texte de Jean Giono intitulé "Déshumanisation" depuis ce texte ne quitte plus mon esprit, je cite : la vie humaine n'a aucune valeur, les hommes sont comparés à de petits grains de blé. Seul compte la masse.

L'homme perd son identité et peut être remplacé par d'autres. Tout effort d'oublier est impossible ; je me sens doublement coupable car j’ai survécu.

À partir de cet instant une irrésistible envie me pousse à me trouver sur le terrain avec eux" ces héros". Je dois toucher pour comprendre…

Je me suis rendu à Verdun au mémorial Douaumont, j'arpentais toutes les allées de croix alignées, je scrutais chaque nom chaque date. L’ossuaire me fait prendre conscience du désastre humain de

la Grande guerre, c’est là que je découvre l’histoire d’Augustin.

La journée est belle, lumineuse et ensoleillée, je poursuis mon itinérance vers la voie sacrée pour emprunter le sentier du Chemin des Dames, l’immense réseau des tranchées est bien là. Les bombardements ont mis la terre à nu et ont sculpté un paysage lunaire. En 2018 la nature a repris le dessus mais les séquelles restent visibles.

Dans le calme, sur ce chemin de mémoire, je descends dans une tranchée, proche de la Caverne du Dragon, je m’appuie sur un contrefort, je me surprends à entendre, dans le vent frais qui m’accompagne le bruit infernal des obus qui explosent de toutes parts.

J’entends Augustin parler de l’enfer, les tranchées dit-il étaient le théâtre de l’horreur, l’attente de la mort. La peur, les poux, la boue, le froid et les rats. Les rats des gros rats ! C'était épouvantable, et puis pour les tuer, ce n’était pas possible : il y en avait trop. Il y en avait partout, dans les gourbis, il y en avait dans les couchages, il y en avait partout, ils nous donnaient des puces, ces salauds-là ! Intenable ! Les puces, la nuit, sur la figure, là, je ne pouvais pas les encaisser : fallait que je sorte dehors ! les poux, tout le monde en avait. Il y en avait dans les pantalons, il y en avait dans la veste, dans les capotes : des totos qu'on disait ; On avait composé une chanson : la valse des totos ! « Du godillot jusqu'au calot, la vacherie des totos... c'est la grattouillette... »

Il ajoute

Nous vivons ici dans une boue immonde. Il tombe sans cesse des pluies diluviennes Cette terre boueuse est continuellement retournée par les obus : elle n'est donc pas stable, elle se dérobe sous les pieds si bien que le soldat ne cesse de tomber, pour se relever et tomber à nouveau et, lorsque le soleil luit soudain, des mouches infectes bourdonnent sur le charnier humide où ont été creusés nos abris et nos tranchées. La glaise des boyaux est remplie de cadavres momifiés, allemands et français, qui se confondent avec la teinte neutre des choses, Çà et là, une main crispée sort de terre ; un soulier chaussant un tibia apparaît à la suite de quelque éboulement. Nous sommes devenus indifférents et résignés.

Je me rappelle d’un homme cherchant un abri il s'est jeté dans le boyau, et la boue est aussitôt montée jusqu'à sa ceinture. Il demande de l'aide ; deux hommes lui ont tendu leurs fusils ; deux fois, ils ont glissé et vite ils ont repris place dans la colonne qui passe tout près, sourde aux supplications de l'enlisé qui s'enfonce lentement, sans secours. »

« Et perdant notre dignité, notre conscience humaine, nous n'étions plus que des bêtes de somme, avec comme elles, leur passivité, leur indifférence, leur hébétude. »

« Ce que nous avons fait, c’est plus qu’on ne pouvait demander à des hommes et nous l’avons fait », écrira l’académicien Maurice Genevoix, alors étudiant précipité dans la guerre de tranchées.

Je vois l’Abbé Basile circonspect, bien entendu, Basile des Africains courageux étaient sur le champ de bataille dans les unités de tirailleurs Sénégalais se trouvaient aussi des Ivoiriens, tirés de leur Afrique, entraînés sur la Côte d'Azur, ils ne sont pas préparés à de telles températures. La souffrance est encore plus intense pour eux… mais ils sont dignes.

Dans son Poème au champ d’honneur, John Alexander McCrae fera parler les morts

Nous, les morts, il y a quelques jours encore,

Nous vivions, goûtions l'aurore, contemplions les couchers de soleil, Nous aimions et étions aimés ; aujourd'hui, nous voici gisant

Dans les champs de Flandre et de France.

Reprenez notre combat contre l'ennemi :

À vous, de nos mains tremblantes, nous tendons le flambeau ; faites-le vôtre et portez-le bien haut.

Si vous nous laissez tomber, nous qui mourons une deuxième fois

Je reste sans voix devant tant de souffrances, de sacrifices, ce pèlerinage n’est pas anodin, il déboussole au sens propre, on y perd ses codes et ses repères.

Dans ce chaos absurde et terrifiant j’y trouve la grâce et l’élégance, quelle grâce dans ce monde de camaraderie, quelle élégance dans cette solidarité sans failles entre soldats d’une même unité, quel surnaturel voir des hommes capables de faire don de leur vie, quelle majesté dans ce courage exceptionnel.

Cette dualité entre cette indicible horreur de la guerre et cette beauté exceptionnelle du courage humain ce mélange des contraires, déconcerte, rien n’est fait dans la demi-mesure, c’est un autre regard qui vient vous cueillir au fond des tripes.

Je regarde dans le fond des yeux bleus de mon petit-fils de 19 ans, l’âge de nombreux poilus morts il y a juste 100 ans, a-t-il conscience que sa pleine liberté à un prix, que la joie de vivre libre, il la doit à ce passé glorieux ? serions-nous capables lui et moi d’un tel sacrifice…

Le soir tombe et mon voyage dans le passé se termine dans un magnifique paysage d’automne, au Mémorial Meuse Argonne de Romagne-sous-Montfaucon, il illumine de mille feux vous remplissant d’une émotion intense, en effet sur chaque tombe de soldats Américains tombés en terre de France, la tradition veut que l’on place un petit luminaire, après la sonnerie aux Morts et les hymnes nationaux commencent la récitation de 3500 noms de compagnons d’armes rassemblés dans ce mémorial. La douce voix qui énonce l’identité de ces soldats résonne sur toute la plaine.

Cette journée restera une expérience particulière, je vous la souhaite à tous.

C’est cela qui nous rassemble aujourd’hui en ce lieu, vous qui détenez le pouvoir de changer la vie des personnes dont vous avez la charge conserver précieusement au fond de votre cœur ce devoir de mémoire, un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre c’est de "Winston Churchill »

Restés attachés au patrimoine, ce sont les balises du passé vous indiquent la route à suivre…

Dans notre monde modernes deux pôles ont tendance à dominer, soit l’indifférence ou la radicalité, n’oubliez jamais que pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien. (De Edmund Burke.)

Monsieur Alain Gillain
Président de la Fabrique d'Eglise de Gochenée


 

Discours de Monsieur Pascal Jacquiez, Bourgmestre de Doische

 

Mesdames, Messieurs, en vos titres et qualités,

Chers Administrés,

 

Bienvenue à Gochenée pour ces célébrations de commémoration.

Doit-on le rappeler, la Première Guerre mondiale s'achevait, il y a un siècle, par la signature de l’Armistice, le 11 novembre 1918, en forêt de Compiègne.

Il est encore et toujours capital, de se rappeler toutes les souffrances subies par les nombreux civils de notre pays et, plus particulièrement, l’histoire douloureuse vécue par les habitants de notre commune, qui a payé son tribut à la guerre, notamment, lors des attaques du mois d'août 1914, faisant plusieurs victimes.

Au 20ème siècle, notre pays a enduré deux guerres, et des traumatismes profonds, dont les traces demeurent concrètes.

Il nous suffit de promener notre regard, pour découvrir, au chevet d'une église, dans un cimetière ou sur une place de village, un monument, une dalle, évoquant le souvenir des victimes civiles et militaires de ces deux guerres.

Ici même, à Gochenée, une stèle en marbre de Vodelée rend hommage aux 5 jeunes aviateurs canadiens, dont l'avion a été abattu, au lieu-dit Campagne d'Inzecniau, dans la nuit du 14 juillet 1943.

Participer à cette cérémonie du 11 novembre, nous permet d’exprimer notre reconnaissance et notre gratitude, envers ceux qui se sont sacrifiés, pour que nous puissions vivre libres aujourd’hui.

Il n'est donc pas superflu de se recueillir un moment, d'évoquer la loyauté des soldats, morts pour défendre les valeurs de liberté et de tolérance, chères à notre pays et à tous ses citoyens.

En ce jour de célébration nationale, il est essentiel de nous rappeler que la paix n'a pas toujours existé, et que nous sommes privilégiés, de vivre dans un pays libre.

Nous tenons à remercier, comme à chaque fois, les porte-drapeaux, pour leur présence assidue à toutes les manifestations officielles, organisées par la commune.

Nos remerciements s'adressent également :

  • à Messieurs les membres du clergé des différentes paroisses de l’entité,
  • aux membres de la Chorale et de la Fanfare Royale St-Laurent, - aux échevins-conseillers communaux et membres du CPAS.
  • ainsi qu'aux personnes ayant pris part à l’organisation du vin d’honneur auquel nous avons le plaisir de vous convier.

 

Je ne voudrais pas terminer cette intervention, sans exprimer à chacun de vous, mes remerciements sincères et profonds, pour le plébiscite que vous avez accordé à notre liste, lors des dernières élections communales.

Mon équipe et moi-même vous assurons de travailler, sans relâche à l'amélioration et au maintien de la qualité de vie, dans notre belle commune.

La devise de la Belgique "L'union fait la force" pèse de tout son poids sur notre nouvelle législature et c'est effectivement "unis et plus forts" que nous entamerons le mandat que vous avez bien voulu nous confier.

Mesdames, Messieurs, nous vous remercions pour votre présence.

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